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Colloque Caprin : La filière chevreau toujours perturbée par le COVID 19

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Le colloque caprin du 2 mars dernier, organisé par la Chambre d’agriculture, les Chevriers 79 et le SAPERFEL, a permis de faire le point sur la filière chevreaux dont les difficultés ont été mises en exergue avec le COVID 19 depuis le printemps 2020. Un autre point du colloque concernait les lactations longues un solution pour répondre à la problématique chevreaux. Les diaporamas sont en ligne sur notre site.

A l’approche de Pâques, la filière caprine est inquiète concernant les débouchés de ses chevreaux.

La filière chevreaux est en effet très saisonnée et la moitié des chevreaux sont commercialisés à Pâques. La consommation intérieure est en baisse mais c’est surtout la baisse de l’export qui a fait grimper les stocks. En effet, plus de 50% de la production est exportée principalement vers l’Italie et le Portugal encore confiné à ce jour.

Grâce à l’aide de l’Etat accordée aux abatteurs, une grande partie des stocks ont pu être écoulés fin décembre mais les ventes de Pâques 2021 s’annoncent toutes aussi basses que 2020…

Le manque à gagner pour les engraisseurs en avril 2020 était de 4 à 5 €/chevreau. Pour Pâques 2021, le prix proposé par le principal abatteur est de 2,80€/kg alors que la demande des engraisseurs pour couvrir leurs coûts de production est de 3€. La plus-value réalisée à Pâques et à Noël sur les chevreaux permet aussi aux engraisseurs de ramasser des chevreaux toute l’année, même à moindre valorisation. Dans le grand ouest c’est plus de 300 000 chevreaux abattus par an dont 80% sont passent par une 30e d’engraisseurs.

Face à ces difficultés, la filière se structure. Dans le grand ouest, la FNENC (Fédération Nationale des Engraisseurs de Chevreaux) a été créée fin 2020 aux côtés de plusieurs Organisations Professionnelles existantes et des engraisseurs indépendants pour négocier des contrats avec les abatteurs et participer aux travaux d’Interbev. L’interprofession a proposé un projet stratégique en 6 axes  pour relever la filière à moyen terme. Plusieurs plans d’action sont envisagés sur le thème de l’innovation, la communication, l’image du chevreau… D’autres initiatives sont aussi à souligner comme celle du syndicat caprin de la Drôme qui a le projet de création d’un Label Rouge Chevreau, un mois d’octobre pour mettre à l’honneur la viande de chevreau avec Goatober, la formation de professionnels à la viande de chevreau dans la Vienne…

Pour le très court terme c’est plus compliqué. En 2e partie de colloque, Rémi COUVET du SAPERFEL a refait le point sur les bonnes pratiques des lactations longues qui peuvent permettre de baisser sensiblement le nombre de chevreaux sur le marché à l’automne. Pour autant, l’éleveur doit se poser les bonnes questions avant de faire ce choix pour garder une cohérence technique et économique de son troupeau.

Cette semaine sera décisive pour trouver un consensus entre l’amont et l’aval de la filière et traverser cette crise en préservant au mieux tous les acteurs de la filière. D’ores et déjà les engraisseurs de la FNENC ont décidé de suspendre la collecte en ferme du 3 au 7 mars, reconductible en fonction des avancées. Ils souhaitent une rencontre de négociation avec le principal abatteur du secteur, Loeul et Piriot, et les représentants de l’Etat pour dégager des perspectives de collecte et de prix pour le printemps. Les naisseurs, dont le chiffre d’affaire chevreau ne représentent que 2% du global, ont néanmoins besoin d’une réponse rapide puisque les mises bas battent leur plein et qu’il faut « envoyer » les chevreaux. Pour les engraisseurs c’est 100% de leur chiffre d’affaire qui est menacés et ils ont besoin de savoir dès maintenant s’ils doivent engager des frais alors même que la collecte est incertaine. Le chevreau représente environ 15% du chiffre d’affaire de l’abatteur qui est toujours en attente de commandes à l’export.

Contact : 

Angélique Roué

Chambre d’agriculture 79

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