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Désherbage mécanique du cavaillon et engrais verts : des pratiques responsables

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Une 40aine de viticulteurs s’est réunie vendredi 11 décembre au lycée Georges Desclaude afin de faire le point sur deux pratiques responsables : la mise en place de couverts végétaux et l'entretien mécanique du cavaillon.

Cette journée, inscrite dans le cadre du plan Ecophyto et du programme régional Re-Sources, a permis de faire le point sur :

  • le réseau DEPHY
  • les différents leviers à la disposition des viticulteurs pour réduire l'usage des produits phytosanitaires.
  • le niveau de la qualité des eaux (entrée Alimentation en Eau Potable)
  • Les aspects techniques des deux pratiques : couverts et entretien mécanique.

 

Résumés des interventions successives 

 

Le réseau DEPHY

Laetitia CAILLAUD, ingénieure réseau DEPHY Ecophyto et conseillère en viticulture de la CA17/79 a présenté le réseau fermes et les différents leviers mis en œuvre pour réduire l’utilisation des  produits phytosanitaires, notamment utilisés sur l’exploitation du lycée Desclaude à Saintes.

Le réseau Fermes Ecophyto, ce sont 10 exploitations volontaires et engagées dans la réduction des intrants avec un projet commun de réduction globale de 29% d’ici 2020 avec 28% de réduction des fongicides/insecticides et 49% des herbicides. En 2016, le groupe affiche une baisse de 26%, 45% en 2017, 30% en 2018,  37% en 2019 et 31% en 2020 soit une baisse moyenne de 34% sur 2016/2020.

 

Les différents leviers à la disposition des viticulteurs pour réduire l'usage des produits phytosanitaires.

Les outils d’aide à la décision sont le 1er levier : observations (témoin non traité, piégeage, comptages, déclenchement selon des seuils d’intervention), informations et échanges dans des groupes de viticulteurs animés par la Chambre d’agriculture dans plusieurs zones du département, bulletins d’informations (BSV) et de préconisations (Vitiflash), modélisation. Le second levier, tout aussi important voire primordiale est la pulvérisation et notamment la qualité de pulvérisation. Il est important de régler correctement un pulvérisateur, qu’il soit confiné ou non et de vérifier régulièrement la qualité de pulvérisation avec les papiers hydrosensibles mais aussi à l’aide de planche en PVC et d’un colorant pour vérifier la répartition de la bouille, la taille des gouttes, la dérive. Adapter les doses est souvent pratiqué en début de saison avec la fermeture des tronçons, ou encore en ne traitant que la surface réelle de plantation mais on peut encore aller plus loin en adaptant la dose à la pression, au volume foliaire et au stade phénologique de la vigne (module Optidose®). Les produits de biocontrôle sont une méthode alternative aux produits phytosanitaires de synthèse et  sont en phase de développement.

Désherbage mécanique du demi-cavaillon

 

Pour raisonner l’utilisation des herbicides, le désherbage chimique est réduit au strict cavaillon. Là encore, le matériel utilisé peut faciliter la diminution de  la largeur désherbée avec une rampe de désherbage, l’utilisation de buses anti dérive, ou encore ne désherbé chimiquement que la moitié du cavaillon, l’autre étant désherbé mécaniquement lors du travail de l’allée cultivée. Maitriser l’enherbement c’est aussi gérer l’enherbement naturel ou semé et mettre en place un enherbement temporaire appelé couverts végétaux ou engrais verts.

Rappel de l’enjeu Qualité de l’eau

Adeline MASSONNEAU, animatrice Re-sources EPTB a rappelé les enjeux sur lescaptages de Coulonge et Saint-Hippolyte. Ces derniers prélèvent directement dans le fleuve Charente et sont intégrateur de la qualité de ses eaux. Stratégiques pour l’alimentation en eau potable du département de la Charente Maritime, ils répondent à 40 % des besoins en eau potable du Département soit 300 000 à 600 000 habitants desservis tous les ans. De par le caractère stratégique et des constats sur la qualité de l'eau, ces deux captages font l'objet d'actions de reconquête de la qualité de l'eau sur leur bassin d'alimentation. Un programme Re-Sources est mis en place depuis 2015 sur le territoire. Il est co-porté par l’EPTB Charente, la Communauté d’Agglomération de La Rochelle et Eau 17. L’enjeu est double sur le territoire, les actions ont pour objectif de réduire la présence des nitrates (taux de nitrate moyen à 25mg/L à maintenir en raison de l’enjeu « dilution » de ces deux captages) et des pesticides (de nombres molécules problématiques notamment des herbicides utilisés en grandes cultures) dans les eaux du fleuve.

Maider BARREIX, animatrice Re-Sources EAU 17 sur le bassin versant de l’Arnoult précise également le contexte spécifique de ce territoire. Ce bassin versant est principalement un secteur céréalier, comptant 410 exploitations cohabitant avec 3 captages « grenelles », stratégiques pour l’alimentation en eau potable du Département. Ces derniers sont confrontés à une dégradation de la qualité de l’eau par les nitrates et les pesticides.

Depuis une dizaine d’années, des actions volontaires de préservation et de reconquête de la qualité de l’eau sont proposées  dans le cadre du programme régional Re-Sources porté par Eau 17.

L’action CIPAN EAU permettant de faire bénéficier de  5 ha de semences d’interculture aux agriculteurs volontaires du bassin est une action ayant largement contribué à déployer la pratique de la couverture des sols en période de risque de lessivage depuis 2016 sur le territoire. 

Le programme 2016/2020 est actuellement en cours d’évaluation. Un troisième contrat débutera en 2022, sur les territoires Arnoult-Lucérat.