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Un échange paille/fumier pour sécuriser les besoins en élevage et enrichir les sols

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​​​​​​​Les besoins en paille sur les exploitations d’élevage sont plus ou moins importants selon les années en fonction de la récolte des céréales et des temps de séjour au pâturage. Au-delà des besoins des éleveurs, la disponibilité de cette ressource en zone de plaine est aléatoire : pailles courtes, broyage…l’échange peut sécuriser et amortir les aléas.

Si l’achat de paille chez des négociants ou céréaliers ou son pressage à façon sont fréquents, des échanges paille/matières organiques peuvent se mettre en place pour sécuriser une ressource chez l’éleveur et assurer des apports de matières organiques chez le céréalier.

Un accord pour une confiance mutuelle

Pour mettre en place un tel échange, il faut déjà être convaincu qu’il doit se faire sur la durée entre deux parties, en confiance mutuelle et en se mettant d’accord sur un certain nombre de points. L’objectif de l’échange n’est pas de donner une valeur matière première mais de définir une valeur agronomique sur la base de la composition en azote, phosphore, potasse et le coût des unités du marché. En général la paille est issue de céréales, prise en andain derrière la moissonneuse batteuse. Les matières organiques (fumiers, lisiers, digestats…) sont prises sur stockage ou à la vidange des bâtiments d’élevage. En disposant d’une analyse de matière organique, on ajuste au mieux l’échange.

Définir les modalités

Ensuite on cherche à définir qui fait quoi entre l’éleveur et le céréalier (pressage et transport paille, transport et épandage du fumier) et à quelle distance moyenne se situe l’élevage / les parcelles d’épandage. Avec ces éléments, on peut utiliser la calculette d’échange paille fumier présente sur le site d’Arvalis (www.paille-fumier.arvalis.fr) qui donnera une équivalence agronomique entre les produits échangés complétée par une équivalence économique intégrant la mécanisation et la main d’œuvre. Cet outil permet aussi de paramétrer sa matière organique, si on dispose d’analyses.

 

Pour illustrer l’échange voici six exemples avec une tonne de paille échangée (pressage et transport paille / céréalier, transport et épandage fumier / éleveur, distants de 5 km) :

Paille de blé

Matière organique

Une tonne de paille de blé en andain s’échange contre

2.63 T de fumier issu de logettes paillées

2.03 T de fumier issu de litière accumulée (+ 2 mois)

1.3 T de fumier de caprin

0.67 T de fumier de poulet

2.16 T de digestat solide

2.6 m3 de digestat liquide

 

L’échange peut aussi se faire sur des besoins techniques liés à l’élevage. Par exemple, un poulailler de 1000 m2 en poulets standard (6 bandes / an) nécessitera 35 à 50 T de paille et produira de 130 à 150 T de fumier de poulet. L’échange peut se faire pour couvrir les besoins de l’éleveur de volaille en paille sans volonté de valoriser le capital agronomique du fumier produit (si on reprend les exemples précédents, 35 à 50 T de paille s’échangeraient contre 23 à 33 T de fumier de poulet).

Un contrat et des engagements réciproques

Le choix de l’échange entre un éleveur et un céréalier peut se contractualiser entre les deux parties. Ce contrat doit au minimum comporter : l’identification des deux parties, préciser l’objet de l’échange, les engagements réciproques des deux parties (qui échange quoi, qui fait quoi ? type de produits échangés et tonnages), les évolutions éventuelles sur les structures, la durée du contrat, les conditions de résiliation et les éventuels cas de force majeure. Un rappel de la réglementation sur les épandages sera rappelée (6ème programme Directive Nitrate, réglementation ICPE, tenue à jour de bordereaux d’exportation / reprise pour les cahiers d’épandage). Si l’éleveur relève de la réglementation sur les installations classées pour la protection de l’environnement, le plan d’épandage de l’exploitation devra être mis à jour.

Contact : Thierry PELOQUIN

Chambre d’agriculture

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